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Culture d’Entreprise : Des Travailleurs En Quête De Sens

Dernière mise à jour : 13 mai 2020

Le désir de développer une culture d’entreprise forte s’inscrit parfaitement dans les grandes tendances socio-économiques actuelles. En effet, le rapport qu’entretiennent les travailleurs avec leur emploi a beaucoup évolué ces dernières années, notamment avec l’arrivée d’une nouvelle génération de travailleurs : les milléniaux.


Nés entre les années 1980 et 2000, ils ont entre 20 et 35 ans et représentent environ 25% de la force de travail canadienne.


Parce que les milléniaux n’abordent plus le travail comme un moyen de « gagner sa vie », essentiellement lié au gain financier, les entreprises investissent de plus en plus dans leur environnement de travail en plaçant leurs valeurs au cœur de leurs activités.


En effet, les attentes de cette nouvelle génération, cumulée à un contexte de pénurie de main d’œuvre les oblige à repenser leur stratégie d’attraction et de rétention.


L’engouement autour de la marque employeur et de la culture d’entreprise est plus que jamais au-devant de la scène et au cœur des préoccupations, mais que recherchent réellement les travailleurs en 2019?


Donner du sens au travail

Ce qui était une préoccupation personnelle est aujourd’hui devenu la responsabilité des entreprises.


Souvent perçue comme une revendication propre aux nouvelles générations, la quête de sens se traduit par la volonté d’avoir une activité professionnelle qualifiée d'utile et de répondre à la question : « Pourquoi est-ce que je fais ce que je fais? ».


La segmentation des tâches qui a eu lieu au cours de la première révolution industrielle, cumulée aux innovations en matière de technologies ont brisé le lien direct qui pouvait exister entre un individu et le fruit de son travail.


L’employé est devenu un élément d’une chaîne de production, qui sert à alimenter un système bien plus grand que lui.


Avez-vous déjà entendu parler du « brown-out? »


Ces nouvelles préoccupations, sources d’angoisses pour certains, mènent parfois à un épuisement professionnel que l’on peut qualifier de brown-out – un terme qui a fait son apparition récemment pour qualifier l’état dans lequel se retrouve un employé lorsqu’il perd sa motivation et que son travail n’a plus de sens pour lui.


Dans son livre paru en 2018 intitulé « Le brown-out : quand le travail n’a plus aucun sens », le Dr. François Baumann explique que ce phénomène préoccupant et en constante évolution survient chez des individus ayant un sentiment d'être inutile ou d'effectuer des tâches dont ils ne comprennent ni le sens ni la véritable finalité, ou encore parce qu’ils ont l’impression de ne pas comprendre leur rôle dans l'entreprise dans laquelle ils travaillent et en souffrent de plus en plus chaque jour.


Certains quant à eux, trouvent du sens dans leur travail en alignant leurs convictions personnelles à leur activité professionnelle. Ils expriment une volonté de lier le travail à des enjeux sociaux ou environnementaux par exemple, dans le but d’avoir un impact positif.


Culture d’entreprise : quelles initiatives mettre en place?


Vous l’aurez compris, les travailleurs attendent plus qu’une contrepartie financière et souhaitent bâtir des relations, notamment avec leur gestionnaire qu’ils considèrent davantage comme un coach qui va pouvoir les accompagner dans leur développement professionnel et l’atteinte de leurs objectifs.


Gallup’s Perspective on Building a High-Development Culture Through Your Employee Engagement Strategy, 2019

Ces nouvelles attentes révolutionnent le fonctionnement des entreprises et poussent les dirigeants à repenser leur manière d’opérer et d’aborder le travail.


Pensant bien faire, certaines entreprises dans leur stratégie d’attraction et de rétention vont investir dans des avantages sociaux attractifs, des installations (table de ping-pong, gym…) ou encore des activités et évènements corporatifs. Bien sûr, ces éléments peuvent contribuer à créer un environnement positif, mais cela ne suffit pas toujours.


À l’échelle des gestionnaires, plusieurs bonnes pratiques peuvent contribuer à atteindre un niveau d’engagement élevé :


Clarifier la contribution de chaque employé


Communiquer de façon claire avec l’employé sur son rôle, ses responsabilités et sur la façon dont il va contribuer à un projet global en parlant davantage d’objectifs versus des tâches.


De plus, le gestionnaire doit savoir fixer des objectifs tout en laissant une certaine liberté à chaque individu dans ses actions et être davantage un accompagnateur versus un donneur d’ordre.


Bâtir des relations


Le travail devient un lieu de rencontre où l’on bâtit des relations. Parce que l’on fait de moins en moins la distinction entre vie privée et vie professionnelle, s’intéresser à son employé c’est lui permettre de s’ouvrir et de s’épanouir, autrement dit, être lui-même dans un environnement où il passe la majeure partie de son temps.


« Je remarque que les personnes distinguent la vie professionnelle de la vie personnelle, comme s’ils étaient plusieurs personnes en une seule. Mais la réalité, c’est que nous n’avons qu’une seule vie et que l’on navigue dans des environnements différents. » nous explique Aiman El Khorassani, fondateur de SEZAM Conseil.

Accompagner vs. Évaluer


Cela fait déjà plusieurs années que l’on remet en question la pertinence du processus classique d’évaluation de performance. Jugé trop rigide et déconnecté de la réalité des entreprises, les employeurs adoptent de plus en plus un processus simplifié, basé sur l’accompagnement et le feedback au quotidien.


En lui donnant du feedback récurrent sur ses actions et son travail, le gestionnaire permet à l’employé de prendre conscience de son impact dans l’entreprise.


De plus, la reconnaissance permet à l’employé de se sentir valorisé et de comprendre ce qui est attendu de lui. Il y a différents moyens de reconnaître ses employés, l’essentiel pour le gestionnaire étant de s’adapter aux préférences de chacun.


En conclusion


Révolutions industrielles, transformations digitales, nouvelles formes d’organisation du travail… Autant de facteurs qui ont bouleversé le rapport au travail et la place du travailleur dans le monde professionnel.


Parce que l’engagement reste une condition essentielle pour produire un travail de qualité, les entreprises doivent s’y intéresser et aider les employés à réconcilier sens et travail. Ceci passe effectivement par l’amélioration des conditions et de l’environnement de travail, mais pas que. C’est le rapport au travail, la manière d’opérer et de l’aborder qui devra être repensé.

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